Le bâtiment au coeur du Grenelle de l'Environnement

« Une révolution sur les bâtiments neufs publics, qui devront passer à une norme de 50 kWh/m2/an ou devenir à énergie positive, contre 260 aujourd'hui »: Jean-Louis Borloo, Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables ne cachait pas sa satisfaction en sortant d'une matinée de travail consacrée à la première table ronde du Grenelle de l'Environnement sur le changement climatique.

Les participants auraient conservé pour le bâtiment neuf des objectifs très ambitieux: 50 kWh/m2 en 2010 pour les bâtiments publics, les bureaux et tertiaire; pour les logements individuels et collectifs neufs la cadence est la suivante: THPE (- 20%) en 2010, BBC (Basse consommation, 50 kWh/m2/an) en 2012 et énergie positive en 2020.

Dans le parc non-résidentiel existant publics, un « objectif de performance adapté » est retenu pour 2015. A cette date, aussi devront être effectués les travaux d'adaptation aux handicapés. « Au total, les bâtiments publics de l'Etat, des régions et des administrations – soit 360 millions de m2 – feront l'objet d'un audit énergétique en 2008 et devront se mettre aux normes entre 3 et 5 ans », s'est félicité Jean-Louis Borloo. Il a cité en exemple son ministère où un programme de travaux de 400 000 euros va être mené par Schneider pour ramener la consommation de 240 kWh/m2 à 50. Pour le logement existant, le gouvernement se donne un peu plus de temps puisque l'objectif retenu serait de 80 kWh/m2 en 2020 selon un participant. Toutefois, le relevé de conclusions ne cite pas de date, sauf pour les logements dits « passoires » (2012) et parle de « mise à l'étude d'une obligation de rénovation, distinguant propriétaires occupants et locataires », avec un objectif de performance de l'ordre de B ou C sur l'échelle des diagnostics de performance énergétique (soit 51 à 150 kWh/m2).

Enfin, un texte de loi va être déposé pour lutter contre l'étalement urbain, a assuré le ministre d'Etat

Selon Jean-Louis Borloo, ce programme se traduirait par un besoin de 180.000 emplois par an dans le bâtiment pendant la période, dont 100.000 jeunes à former. Un groupe de travail sera consacré à la formation compte tenu des besoins « massifs » et « urgents » dans le bâtiment. Un autre groupe de travail sera consacré au financement de ces mesures: prêts bonifiés (dont éventuellement le prêt à 0%) pour que « le remboursement ne dépasse pas l'économie d'énergie induite par les investissements ».

Lors d'une intervention, Christine Boutin s'est inquiété de la compatibilité de ce programme avec la nécessité de construire 500.000 logements. Martin Hirsch, Commissaire aux solidarités actives, s'est inquiété aussi du risque de fracture énergétique et du sort réservé aux ménages les plus pauvres, vivant dans des logements souvent de mauvaise qualité.