Le 4e rapport de synthèse du GIEC résonne comme un avertissement !

En publiant son 4e rapport, le GIEC lance un avertissement sévère aux gouvernements tandis que se profile la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui doit poser les premiers jalons de la deuxième phase du protocole de Kyoto.

Pour la quatrième fois depuis sa création et après six années de travail auxquelles ont participé plus de 2 500 scientifiques internationaux, le Rapport de Synthèse du Rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) vient d'être validé et rendu public lors d'une réunion à Valence en Espagne, le 17 novembre. Il fait suite à la publication durant l'année 2007 des rapports intermédiaires des trois groupes de travail du GIEC et de chacun des Résumés publiés à l'attention des Décideurs.

Comme l'on pouvait s'y attendre, le rapport de synthèse résonne tel un véritable avertissement. Le GIEC prévoit notamment une hausse de température moyenne de 1,8 à 4 degrés, pouvant aller jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990. Selon ces conclusions, les conséquences de ces changements risquent d'être « soudaines ou irréversibles ». Notons d'ailleurs que du fait de tout ce qu'elle implique, cette phrase a fait l'objet d'intenses discussions. Le GIEC fait également valoir que les impacts du réchauffement sont déjà bien visibles, comme le retrait des glaciers, la fonte de la banquise en Arctique ou celle du permafrost.

Ce 4e état des lieux scientifique est publié alors que s'engagera à partir du 3 décembre à Bali en Indonésie, la 13ème Conférence des Parties durant laquelle les gouvernements négocieront des suites à donner au protocole de Kyoto, dont la première phase d'engagements expire en 2012.

Rappelons que la conférence de Bali de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) poursuivra les négociations officielles sur la réduction des gaz à effet de serre pour l'après 2012, c'est-à-dire pour la deuxième phase du protocole de Kyoto (2013-2017). Les participants chercheront une nouvelle fois à obtenir un consensus entre les 35 pays industrialisés qui se sont engagés à respecter le protocole de Kyoto et ceux, comme la Chine et les États-Unis, qui n'ont pas souhaité le ratifier. Pour contenir l'ampleur du réchauffement, un nouveau protocole devra être fixé au terme de ces discussions, plus large et plus ambitieux, et destiné à succéder au protocole de 1997 au sein duquel trente-six pays industrialisés se sont engagés à réduire, entre 2008 et 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5 % par rapport au niveau de 1990. Au total, cent soixante-quinze pays ont maintenant ratifié le traité, qui est entré en vigueur le 16 février 2005. Le sort de l'après-Kyoto et l'urgence d'établir un accord avec l'ensemble des pays et notamment les États-Unis seront donc au cœur de cette conférence. Pourtant, même si les rapports dénonçant le risque climatique s'accumulent, les négociations post 2012 de Bali promettent d'être délicates car le Président américain George W. Bush continue de refuser le système des quotas et du commerce de CO2 prévus par le protocole de Kyoto, préférant orienter les débats vers des objectifs non contraignants de réductions substantielles d'émissions de GES. La résistance continue des Etats-Unis à un accord contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre constitue donc un obstacle majeur.

SOURCE : ACTU-ENVIRONNEMENT