La filière du bois énergie en développement

Souvent associé à une époque révolue ou à une notion d’agrément, le chauffage au bois est de nouveau d’actualité depuis quelques années. Le contexte de hausse durable du prix du pétrole et des énergies associées (fuel, gaz) n’y est pas étranger. Sans oublier l’intérêt écologique puisque le bois est une source d'énergie renouvelable qui est amenée à se développer dans le cadre du respect des engagements européens et français en termes d’émissions de gaz à effet de serre.Quels sont les secteurs propices au développement de ce mode de chauffage? Quels sont les enjeux et les objectifs de cette filière? Elements de réponse...

Elle regroupe toutes les utilisations du bois pour produire de la chaleur, de l'électricité ou les deux simultanément en cas de cogénération (www.microcogeneration.info). Elle fait appel aux gisements de bois issu de l'entretien des forêts, des rebus de l'industrie forestière et dans une moindre mesure au gisement de bois issu des déchets.

Depuis 35 ans, la consommation française de bois-énergie oscille autour de 40 millions de m3 de bois par an selon la Fédération Nationale du Bois (FNB) soit quasiment 50% de la production d’énergie renouvelable française.

Le bois-énergie s’adresse à quatre types d’utilisateurs :

  • les particuliers pour un usage domestique,
  • les entreprises et notamment celles de l’industrie du bois,
  • les collectivités territoriales
  • le secteur agricole.

Le secteur domestique utilise encore le bois essentiellement sous forme de bûches pour le chauffage de l’habitat. On note surtout un changement d’usage : l’utilisation traditionnelle du bois (cuisinière, chaudières) a été délaissée au profit d’un usage d’appoint (inserts, foyers fermés, poêles). Toutefois, depuis l'an 2000, les ventes d'appareils de chauffage au bois augmentent en moyenne de 5 % par an et il semblerait que les particuliers commencent à envisager le bois comme une solution de chauffage central et non plus comme une énergie d'appoint.

Vient ensuite le secteur industriel qui a représenté en 2006 presque 13% de la production de chaleur et la totalité de la production d’électricité. Il est composé principalement des entreprises de la filière bois qui valorisent leurs co-produits en chaudière (écorces, sciures, liqueurs noires, chutes).

Le secteur collectif/tertiaire recouvre quant à lui l'ensemble du chauffage collectif par chaudière bois, avec ou sans réseau de chaleur, pour l'habitat (résidences, HLM) et le tertiaire (bureaux, bâtiments administratifs, hôpitaux, écoles…). Les écorces, sciures, broyats de déchets de bois et plaquettes sont les combustibles les plus valorisés dans ces chaudières collectives. Ce secteur ne représente que 2,4% de la production mais le parc de chaufferie collective est en croissance constante depuis l’an 2000 : +13% par an.

Enfin, le secteur agricole est amené à utiliser le bois pour le chauffage de serres maraîchères et horticoles essentiellement mais il ne représente que 0,4% de la production et se maintient à 40 ktep (1GWh= 0,086 ktep) de consommation par an depuis les années 70.

Politique française et contexte de développement

Définie par la loi de programme du 13 juillet 2005 (loi POPE), la politique énergétique de la France s'articule autour de quatre objectifs :

  • la garantie de sécurité et la continuité à long terme de la fourniture d'énergie sous toutes ses formes,
  • l'offre d'une énergie à des prix très compétitifs,
  • la construction d'un développement énergétique durable,
  • la garantie d’une cohésion sociale et territoriale en assurant l'accès de tous à l'énergie.

Les énergies renouvelables constituant un moyen de répondre à ces cibles, le pays s’est fixé plusieurs objectifs de développement en accord avec ses engagements internationaux et européens. Le bois-énergie en est une composante majeure puisque la loi POPE prévoit d’augmenter de 50% la production de chaleur d’origine renouvelable d’ici 2010. Concrètement, cela signifie que cette contribution doit passer de 10,5 millions de tep en 2005 à 15 millions de tep en 2010.

La TVA sur les abonnements aux réseaux de chaleur a notamment été abaissée de 19,6% à 5,5 %, comme pour les abonnements aux réseaux de gaz et d'électricité. La France a par ailleurs mis en place le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) afin d’encourager la réalisation d’économie d’énergie dans l’habitat. Le principe consiste à ce que toute personne physique ou morale (associations, collectivité, entreprise…) qui réalisera des économies d'énergie se verra délivrer un certain nombre de certificats en fonction des kWh économisés et pourra les revendre aux énergéticiens.

De même le crédit d’impôt sur les équipements d’énergie renouvelables s’applique aux chaudières fonctionnant au bois.

L’ADEME a en outre relancé un plan bois-énergie pour la période 2007-2010. Ce dernier fixe un objectif de production de 290.000 tep supplémentaires de chaleur issue du bois pour la période soit environ plus de 70.000 tep par an.

Source : Actu-environnement