Construction de 17 logements à R+5 tout bois certifié passif à Montreuil (93), vision de l'architecte Stéphane Cochet

L'opération de construction de 17 logements collectifs sociaux et locaux d'activité passifs à R+5 tout bois, se veut un projet démonstratif et reproductible :

Un coût travaux maîtrisé à moins de 1.885€HT/m² SHAB pour un bâtiment collectif social à R+5, passif et entièrement en structure bois, en milieu urbain dense et sur une petite opération (17 logts),

Une performance énergétique atteignant le Cep=50kWh.ep/m².a du Plan Climat Paris sans recours aux énergies renouvelables, basée sur une optimisation des plans, de l'enveloppe et une efficacité des systèmes énergétiques mis en œuvre, intégrant les questions de confort d'été en base structure bois et filière sèche complète.

Un bâtiment BEPOS avec 130m² de panneaux photovoltaïques en toiture,

Une garantie de résultat donnée par la construction passive intégrant une maîtrise en coût global du bâtiment notamment sur les postes P1/P2/P3 (1€/m²SHAB/mois), limitant les charges en entretien et maintenance au strict minimum, sans intervention courante à prévoir en logement,

Une construction bois à R+5 (3e famille A) sur 6 niveaux, conçue totalement en filière sèche hors dalle de fondation et escalier préfabriqué en BA dans cage bois et cage d'ascenseur en CLT, basée sur les techniques traditionnelles en ossature bois,

Une approche globale intégrant les questions de résilience urbaine, d'adaptation au changement climatique (lutte contre les îlots de chaleur), d'approche type ACV du bâtiment, de valorisation de la biodiversité et des usages partagés sur une parcelle de centre ville (jardin partagé).

L'architecte stéphane Cochet décrit dans cet article l'ensemble de l'opération et les difficultés rencontrées tout au long de la conception. 

A l'heure de la construction bois grande hauteur, il nous semble important de partager l'ensemble des points de blocage rencontrés en conception dûs à des imprécisions ou insuffisances des normes, des DTU ou des documents techniques disponibles, et qui ont pu constituer des freins dans l'avancement du projet, ralentir le processus de conception, rallonger les temps d'étude.

Ces imprécisions ou insuffisances des normes ouvrent la voie à une série d'interprétation plus ou moins objectives qui peuvent mettre le projet en situation d'insécurité tant financière qu'opérationnelle et qu'il s'agirait donc de lever à la fois pour normaliser la construction bois et sécuriser les acteurs – maître d'ouvrage en premier lieu - qui s'engagent dans ce mode constructif.

Il n'est pas ici question de stigmatiser la norme ou la réglementation et de dresser un réquisitoire, bien au contraire, mais de clarifier et de compléter la norme là où elle apparaît insuffisante ou incomplète. 

Pour mémoire, ce projet s'est positionné sur un niveau de complexité et d'exigence normative élevée :

  • contraintes constructives du fait du mode constructif bois adopté,
  • contraintes normative – règles PMR, règles incendie, certification Cerqual-Qualitel,
  • contraintes thermiques – certification passive et RT2012,
  • contraintes d'usage – logement social,
  • contraintes réglementaires – ABF, PPRmt (plan de prévention des risque de mouvement de terrain),
  • contraintes financières – atteindre un coût d'opération maîtrisé et donc reproductible en logement à vocation locatif-social.

Nous attirons l'attention sur le fait que les avis défavorables ou suspendus émis par le bureau de contrôle sur l'ensemble des points soulevés ci-après, ont été levés en grande partie par l'équipe d'architecte qui n'est pas forcément réputée spécialiste. Ce compte rendu est donc le résultat d'une confrontation avec les normes, leur interprétation, dans le cadre d'une approche de type « généraliste » et non spécialisée.

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