Alimentation en eau chaude des lave-vaisselle et lave-linge

Les lave-vaisselle et lave-linge consomment de moins en moins d’énergie et d’eau. Toutefois, le chauffage de l’eau y est entièrement électrique. Lorsque l’on dispose d’une source d’énergie renouvelable (solaire, bois, réseau de chaleur…), il peut être intéressant d’alimenter ces appareils électroménagers directement en eau chaude sanitaire, et ce pour plusieurs raisons :

Avec le mix énergétique français actuel, 1 kWh d’électricité consommée au compteur représente environ 3,25 kWh d’énergie primaire non renouvelable [1]. Limiter les consommations électriques d’un bâtiment permet donc dans tous les cas de réduire de manière importante l’impact du bâtiment sur les ressources énergétiques naturelles.

Le temps de cycle est réduit, puisque l’eau arrive chaude dans les machines à laver (à condition évidemment qu’elles soient placées à proximité de l’alimentation en eau chaude sanitaire du logement),

L’eau chaude sanitaire est souvent adoucie, ce qui permet de limiter l’entartrage et d’améliorer l’efficacité des produits de rinçage.

La présente note a donc pour objet de faire un tour d’horizon des gains énergétiques possibles sur ces postes de consommation et d’évaluer la disponibilité sur le marché de produits adaptés. Nous avons volontairement exclu de notre étude les produits haut de gamme ou professionnels, certes très performants mais que nous jugeons peu adaptés à l’installation en logement.

Nous avons choisi de comparer le fonctionnement habituel (tout électrique) de ces appareils avec une alimentation par une eau chaude à 50°C produite à 30% par des panneaux solaires et un appoint au gaz.

En effet, les autres solutions de production de chaleur renouvelable (chauffage urbain, bois…) présentent de meilleurs bilans en énergie primaire. Les hypothèses prises en compte pour obtenir ces résultats sont détaillées dans le corps du rapport.

L’économie d’énergie possible est définie comme l’économie d’énergie résultant d’un raccordement effectif en eau chaude de la machine à laver, ce qui implique donc que l’équipement soit adapté pour cela, et tient compte du taux d’équipement des ménages. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau suivant :


Il ressort ainsi de cette analyse, que dans des bâtiments équipés de systèmes performants pour la production d’eau chaude sanitaire, un raccordement systématique à l’eau chaude des lave-vaisselle est une pratique de bon sens. Par ailleurs, dans une optique de bâtiments conçus pour rester durables dans quelques années, le raccordement à l’eau chaude des lave-linge est fortement souhaitable.

Il est par ailleurs important de bien prévoir une double arrivée EF/ECS (et non une seule arrivée ECS) à l’emplacement prévu dans la cuisine pour le lave-vaisselle, pour les raisons suivantes :

  • Si les occupants possèdent un modèle ancien de lave-vaisselle dont ils n’ont plus la notice d’utilisation, il est possible que le chauffage de l’eau soit régulé par minuterie et non par thermostat. Il y a donc un risque de surchauffe de l’eau si l’appareil est alimenté en ECS.

  • Si les occupants ne possèdent pas de lave-vaisselle, ils peuvent souhaiter installer leur lave-linge dans la cuisine, auquel cas l’arrivée eau froide est nécessaire, que le lave-linge soit équipé d’une double alimentation ou non.

    La sensibilisation des occupants est nécessaire afin d’éviter les désagréments liés à un branchement inapproprié (surchauffe du lave-vaisselle ou alimentation en eau chaude seule d’un lave-linge). En plus de bien distinguer l’eau froide de l’eau chaude, il est donc utile de prévoir des panneaux d’information fixes et plastifiés au-dessus des points de raccordement, expliquant à quelles conditions les appareils peuvent être alimentés en ECS.

    [1] Valeur prise en compte pour les calculs énergétiques sur la ZAC de Clichy-Batignolles à Paris. Plus précisément, cette valeur peut varier selon les données prises en compte et l’année de calcul, par exemple :
    §   En 2004, l’öko-institut (Allemagne) calculait une valeur de 3,35 pour son logiciel GEMIS (Global Emission Model for Integrated Systems)..
    §   En se basant sur des valeurs Enerdata de 2007, l’institut Négawatt a obtenu une valeur de 3,17 [4].
    La valeur réglementaire française de 2.58 a été déterminée dans les années 1970, à une époque où la production d’électricité nucléaire était beaucoup moins développée.

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